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23 mars 2008

Des Tentatives littéraires

"NE SERONS-NOUS PLUS JAMAIS DROLES ?"
Extrait 5

    "La relativité générale diffère fondamentalement de la relativité galiléenne et de la relativité restreinte : l'espace-temps n'y est plus cette arêne fixée a priori dans laquelle se déroulent les mouvements des systèmes matériels".

Sur le quai

- Je vous attendais, dit-il simplement
- Mon désert est à vous. J'ai laissé mon histoire dans un autre temps et suis prête à toutes les offrandes.
- Qu'ai-je encore à offrir ? que l'espace d'un Rien.
    C'était dit sans tristesse, sans mélancolie. Avec justesse. C'est du moins le seul mot qui me vint à l'esprit.
- Comment faites-vous pour virevolter ainsi d'un temps à l'autre ? reprit-il, le regard soudain animé de curiosité. Ne me dites pas que vous ne savez pas ! Et ne me citez personne de grâce !
- Je.....je crois que j'ai la bougeotte tout simplement, dis-je en riant.
    Il rit lui aussi. Cet homme m'intimidait. Pourtant, je savais que m'étaient permises toutes les audaces, qu'aucune sanction ne viendrait interrompre le cours de mes folies, qu'aucun ennui ne ternirait une seule seconde notre rencontre. L'impression d'être transportée dans la région de l'Ailleurs, sans qu'aucune métaphysique n'entre en jeu, en faisant simplement abstraction de la limite constituée par le présent classique pour pénétrer dans le véritable présent, le sien. Et c'était à moi de faire le premier pas pour Etre dans cet Ailleurs. Lui ne pouvait émettre ni recevoir aucun signal, du moins le croyais-je. Comment se nommait ce Seuil ?
- Certains diront liberté, sourit-il, d'autre folie. A vous de choisir. Peut-être trouverez-vous un autre mot ?
- Faut-il vraiment le qualifier ? C'est à moi que je posais la question.
- Pour le lecteur, peut-être, ironisa-t-il.
- Alors je l'appellerai le Seuil du Secret.
- Cela me convient. Ses yeux brillaient soudain d'un éclat puissant dans lequel je pouvais me mirer tout à loisir.
- Stop ! On ne se reflète pas ! On entre ou pas. On peut pour l'instant rester sur le pas de la porte, si d'autres urgences venaient à vous appeler...qui sait ? Votre belle-mère et son tricot. Les Ringard, ou une autre histoire que je nommerai celle de la 3e dimension.
- Vous voulez dire : comment la réalité dans son ensemble doit-elle être constituée pour qu'il y ait en son sein quelque chose comme la liberté ?
- On appelle aussi cela de la philosophie, enfin, les autres pas moi, dit-il.
- "La liberté est un principe éthique d'essence démoniaque" (Cioran)
- Ha ha ha ! sacré bonhomme ! il vous suit partout comme ça ?
- Heu...oui. Et la solitude ? que faites-vous de la solitude ? Est-ce un mot que vous avez aussi oublié ?
- C'est le nouvel artefact des trop-pensants ! la solitude est un état qui existe en nous depuis la première seconde où l'on a été éjecté du sacro-saint ventre maternel. On ne la côtoie pas, on ne la rencontre pas, on ne la quitte pas. Elle Est. En nous. Pourquoi voulez-vous en faire un être à part, un monde à part. La solitude ne m'inquiète pas, il y a longtemps que nous nous sommes acceptés.
- Mais comment faites-vous pour stagner ainsi dans votre présent ?
- Petite fille, vous posez des questions auxquelles je ne puis répondre. Il faut le vivre ou le non-vivre pour le comprendre.
- Allez....allez dites ! Je vous donnerai quelques matins de mon enfance si vous me mettez un peu sur la voie.
- Comment faites-vous pour me séduire ainsi ? Là est ma question. Peut-être vos mots, votre musique....
- Mes mots sont en désordre et c'est bien ainsi. Un jour, j'ai refusé le langage structuré que l'on m'avait appris. Et puis j'ai lu pour essayer de comprendre ma révolte. Tous reprenaient la même structure infernale, toujours la même : ceci est de la prose, ceci est de la poésie, ceci s'appelle la syntaxe, etc. Résultat, les mots sont tristes. Tristes comme les Ringard. J'ai beaucoup de mal à écrire d'eux, j'ai envie de leur insuffler un peu de folie, rien que dans leurs mots pour voir leur étonnement. Si je le faisais ?
- C'est une idée. Vous croyez que le lecteur comprendra ?
- Tant pis, c'est un risque à prendre. Et puis...y aura-t-il un lecteur un jour ?
- Oui, fait l'autre, heu...Lôtre. Oh vous ! je sens que vous allez me mettre dans la peau d'un personnage !

Photo_3090

   

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Commentaires
M
@ Serge> quel oeil de lynx ! oui j'ai sauté l'extrait 4 car c'était la suite des Ringard, et j'en avais marre ! Je t'expliquerai (plus tard, là je n'ai pas la tête à ça) l'idée directive de ce "livre" (commencé et inachevé, j'espère que le mettre sur ce blog va relancer la machine).<br /> Merci de ta fidélité et surtout de tes commentaires, n'hésite pas à critiquer, ça me fera avancer.<br /> J'ai un lien sur Cioran. Lire "précis de décomposition".
S
Extrait n°5… Mouais mouais mouais…<br /> Tu nous auras pas !!<br /> Il manque le n°4 ! C’était bien tenté, mais on l’a bien vu ça !<br /> <br /> Sinon, blague à part, tes tentatives littéraires sont pleines de surprises qui obligent à plusieurs lectures tant elles sont nombreuses. C’est très agréable à lire pour qui aime les énigmes sur fond philosophique. Le lecteur ne sait pas où tu veux l’emmener, mais il y va ! (sourire)<br /> <br /> J’ai fouillé dans les alvéoles de l’Internet pour en connaître un peu plus sur Cioran. N’ai trouvé que des citations. Cet homme avait le don d’exprimer des idées. Et comment ! Tu lui rends bien son atmosphère, la mort cynique en moins mais avec un même regard « désabusé ou dépassionné » (je ne trouve pas le mot juste qui convient).<br /> <br /> C’est amusant de lire tes tentatives par extraits (quand tu n’en supprimes pas un en route !!!). Ça donne l’impression de vouloir briser un continuum temporel. Des apnées profondes pour noyer le rythme du temps.<br /> <br /> Amicalement Mû.<br /> <br /> PS: mes amitiés à la famille Ringard. Je l'aime bien cette famille que tu conduis prudemment sur une ligne droite. J'adore l'idée d'eux comme des piquets sur ta route à toi, enfin, c'est ce que j'imagine... ;o)
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