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1 juin 2009

Ne serons-nous plus jamais drôles ?

Dans une brasserie parisienne.

Une voix inconnue me sortit brutalement de mes réflexions.
- Quel meilleur remède que d'être soi-même ? Partout l'homme se plaint, la femme geint...
- Geigne-je ?
- Redite-moi ça, redite-le moi !
- Geigneu-jeu ?
Il rit.
- Je vous observe depuis une heure et ça ne s'arrange pas dans mon blue jean, fait sa voix de basse en claquant un accord de guitare sur la dernière syllabe.
Elle le scrute quelques secondes, s'ébroue et dit :
- Bouh ! il fait un vent pas possible et je n'ai pas envie de marcher dedans !
Il lui fallait vite revenir dans le présent, quelquefois ça n'était pas chose commode. Elle ne l'avait pas vu arriver, était-il là depuis longtemps ? Et...que se passait-il donc dans son blue jean ? Prendre le train en marche, vite.
- Votre jupe ressemble à un rideau et j'ai envie de vous tringler, reprit-il.
Il était là, enraciné, et déjà des bourgeons fleurissaient sur ses branches. Il fallait trouver la réplique. Ces longs moments avec Lôtre l'entrainaient parfois trop loin, et puis cette fuite brutale...
- Pourtant le soleil, pourtant la mer, continue-t-il.
- Il y a comme un goût d'insuffisance dans votre amour. Adieu.
Il reste. Le ciel s'ennuie. Je suce mon pouce et attend, m'efforçant de penser ailleurs. Je n'étais pas dans son présent. La fuite de Lôtre me troublait, Jean Baptiste me désarçonnait, et Jésus.....
- Chuchotis, chuintement, lambeaux, marmelade de mots gloutons à la sauce mentholée... Madame, regardez-moi, je vous aime  !
Encore un !
- Je ne suis pas votre côtelette, Monsieur ! Ah ! dieu des Portes, délivrez-nous des avatars et des zigomars !
- Je vous trouve l'esprit basse-cour, rumine-t-il, vexé. Mes mains se lassent en quête de peau et vous me traitez comme une volaille, souffle sans virgule ce drôle d'énergumène.
- Venez m'aimer alors, mais sans provision, et demain, transi d'amour, bourré de virgules aphrodisiaques, agrémenté de formules de nuit enchanteresses, me laisserez-vous enfin ?
- Etes-vous une sainte ou une reine ? lâche-t-il, la mine soudain désespérée. Pourquoi votre geste envers l'homme est-il empreint de méfiance ?
- Au tout début était le siamois, et dieu n'y connaissait rien en anatomie pour confondre côte et qu.... heu... rien ! lance-t-elle en remorque de mots, espèce de nature narcissique nappée de vide !
- Oh moi...narcissique ! Je n'ai qu'une envie : saluer votre croupe chaude en glissements silencieux sous vos cheveux de pluie, étalon lunaire que je suis... je vous offrirai même des jacinthes sauvages mauves comme la tristesse des lavandières un jour d'éclipse de lune.
Finalement, il m'amusait. Tout ce temps pour revenir dans le présent ! Ce livre devenait dangereux.... Oui il m'amusait. Grand, dégingandé, débraillé, les cheveux un peu longs...je le regardais enfin et il sut que jusqu'à présent je ne l'avais pas vu. Trompettiste ? Clodo nouvelle formule ? Saint ? en tous les cas il n'a pas dû s'offrir la carte du français moyen, au fait...français ? j'ai cru déceler un léger accent.
- D'où venez-vous, vermoussu ?
- Qu'importe, dit-il.
Oui qu'importait ? Sans un mot, nous quittâmes la brasserie, l'aube n'était pas loin d'enfanter. Jusqu'au matin, il fit tressaillir sa guitare pour moi rien que pour moi et m'offrit des jacinthes sauvages mauves comme......

Extrait de "Ne serons-nous plus jamais drôles ?".

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Commentaires
M
C'était le 6 mai, chui un Taureau, mais chuuut ne le dis à personne.<br /> Pourquoi tu as peur ?<br /> Ben préparer un gâteau, pardi !
S
Une nuit de pleine mûne alors ? :)<br /> <br /> Alors, Armando me parle parfois avec son bel accent autrichien ( mais non portugais ! c'est lui qui est MDR chaque fois que je lui dis qu'il a un bel accent autrichien, voilà tout ! rire )<br /> <br /> <br /> C'était quand le tien ??? tu pouvais pas me le dire ! grrr, j'ai loupé ça !<br /> <br /> Tu sais, moi oui, c'est dans dix jours, le 14 ! j'ai peur ! rire<br /> <br /> Préparer quoi ? As-tu une idée ? Qu'attends-tu de moi ?
M
Bonjour Monsieur CROCUS. C'est tout ? Pas un petit mot doux ? Bon, ben, tant pis. Pourtant j'ai besoin d'un peu de chocolat ce matin. Ma nuit fut blanche. Et looongue.
C
Bonjour Mû.
M
PS : jeu de "motS" et "prépareS" bien sûr !!
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