Vingt sept août
LE LIEN
(à James Bobrie)
Dans ce silence ocre qu'est devenue ma vie
Même les mots amers ont difficulté d'être
Un silence palpable à modeler de glaise
devient nécessité.
Ré-inventer l'envie n'est pas chose facile
Il faut aller chercher dans des sphères enfouies
Le lien qui me relie au présent conjugué.
Dans ce désert âcre qu'est devenue ma vie
Je garde encore la trace précisément gravée
De tout ce qui fut nous
Et ce silence d'or conserve encore l'écho
de nos mots chuchotés.
Tu disais que ma paix t'était nécessité
Pour survivre au tumulte engendré par tous ceux
qui n'avaient rien compris de ce lien si sacré
Que je taisais de peur d'éveiller le courroux
des faiseurs de dégoût.
Dans cette stase étrange qu'est devenue ma vie
J'ai peur du mouvement qui pourrait déranger
L'ordre de mes hiers.
Et ce lien si ténu qui me relie à toi
dans le non-mouvement semble priorité.
Tu disais que ma paix t'était nécessité
Pour t'aider à renaître d'un passé avorté
Et que ce lien sacré que je taisais de peur
d'engendrer la colère des faiseurs de défaite
tu le voulais paré du sceau de l'officier
Comme si cela suffisait
à en exorciser ta crainte d'un danger
envers moi dirigé.
MCB 21.9.1997