Descendance

STEPHANIE EVA AGATHE, MA FILLE

Etrangement petite
-mon poisson-
étrangement mes eaux étaient de sel
et tu t'y es nourrie
Etrangement petite
c'est l'océan ta mère
je n'en suis que la fugace enveloppe
Etrangement petite
ton père est une constellation
perdue entre Cygnus XI et les Nuages de Magellan
Etrangement petite
tu es, petite,
issue d'une lente et viscérale végétation
d'algues moussues
à l'intégrale de mes chemins
Etrangement petite
ta singularité se tient dans ton futur
non dans ton passé
Etrangement petite
ta plus courte géodésique reste toi-même
dont l'horizon océanique, étrangement,
n'est que le reflet du plus haut grade
d'un hasard génétique
Etrangement petite
tu es en création perpétuelle
et il va te falloir réconcilier Dieu et Adam
en Toi.

Alors petite
-particule virtuelle d'un amour situé
quelque part entre mes limites chaotiques et la censure cosmique-
Alors petite
tu ne seras plus à la recherche de
ton Père.

(MCB 1990, SGDL)

Comments

[Valoupette]

Je vais donc de ce pas lire Lidia !

[Mû]

@ Sylvaine > et...ma fille joue du piano !
Brasser les viscères, j'aime bien cette expression. Une expression de mère.
Et dans un tout autre registre, tu connais l'expression canadienne "pelleter les nuages" ?
J'adore !
Bizamie
PS Es-tu allée lire Lidia ?? elle risque aussi de te brasser les viscères !

[Mû]

@ Polipote > il n'y avait pas de larmes dans mes mots quand ils sont sortis, je vous assure. Pour c'est un texte, disons...joyeusement lucide. Pas triste du tout. Peut-être qu'il vous touche, vous, personnellement ?
Merci,

[Sylvaine Vaucher]

Et moi j'ai pensé à toi...quand j'ai posté la pianiste. Ton poème me brasse les viscères.

[polipoterne]

Décidement, avec Lidia, vous nous émouvez.
Beaucoup de larmes dans vos mots.

Un de vos plus beaux poèmes sur ce blog.