Le magnolia
L'érotisme,
c'est peut-être bien une sorte de campanule
non ?
magnolia alors ?
se dit-elle en se caressant face à la fenêtre
derrière laquelle danse un jardinier.
Là-bas, derrière un lilas blanc
le soleil laisse filtrer un doux gémissement
Elle,
glisse lentement dans un intermédiaire
suave et coloré
clapotant en rivière infidèle dans un lit millénaire.
Un contre-jour impatient absorbe les lueurs
et laisse entrevoir le désir
dans ses ombres félines
Des ongles agacent un épiderme
en suivant la ligne médiane
qui aboutit à la vallée de l'aîne
et les fruits fleurissent dans une éclaboussure
Le jardinier
sans bruit
effleure avec tendresse
cette terre ocrée d'où naîtra un épi blond et bombé
Le temps immole l'instant
Une rose s'écartèle
Un mouvement gracieux s'échappe de ses hanches
et le vent en extase en oublie de souffler
Peut-être bien une orchidée
alors ?
(MCB 1986)