Les mots ont un sens
LES ZAMIS
à Kéké et Katy (KKK)
Ils donnent pour susciter la reconnaissance
onctueusement satisfaits de leurs gestes généreux
Se regardent avec délectation et complaisance
et oblitèrent leur affection à coups d'obole clinquante
Les Zamis.
Ils motivent la moindre de leurs impossibilités
en zévènements théâtreusement prolixes
et syntaxent à grand renfort dictatorial
une poésie qu'ils ne comprennent pas
Les Zamis.
Ils défèquent sur du papier d'écolier
des jugements arbitraires et malodorants
pour satisfaire à leurs manquements héréditaires
et s'excusent en fin de ligne de roter sur l'amitié
Les Zamis.
Ils gansent l'éducation d'un ruban feu d'artifice
se déguisent continuellement en Saint Christophe
pour ne pas entendre leur faim insatiable d'enfants sucrés
dont ils se repaissent dans une euphorique sérénité
Les Zamis.
Ils engloutissent avidement des savoirs délaissés
pour devenir uniques propriétaires d'une langue oubliée
et détenir ainsi le monopole de l'incommunicabilité
sur laquelle ils règneront en maîtres absolus
et seuls
Les Zamis.
(MCB, 1990, SGDL)